Le Bouddhisme En Annam
Tu-Thu Đai-Hoc Van-Hanh
TRAN-VAN-GIAP
Diplomédel'Ecole desHautes Étudeset de lflnstitut des Hautes Etudes Chinoisede ParisAssistant de Francais d'Extreme-Orient.
(Extrait duBulletin de Francais d'Etreme-Orient,t.XXXII,1932,FASC.I
SuR L'avis de M. JeanPrzyluskidirecteur d'études, et de MM. Sylvain Lévi et Paul Pelliot, commissairesresponsables,le present mémoireda valu àM.
Tran-Van-Giapletitre d'éleve diplome de la section des sciences historiques et philosogiques de l'ecole pratique des Hautes E1tudes.
Paris, le 14 Juin 1931.
Le Directeur d'e1tude.
signe: Jean Przyluski
Les Commissaires responsables:
Signe: Sylvain Le1vi,
Paul Pelliot.
Le president de la section,
Signe: A. Meillet.
BGUDDHISME ENANNAM
DES ORIGINES AU XIIIe SIÈCLES
Diplomé de 1'École des Hautes Etudes et de L'Institut des Hautes Etudes Chinoises de Paris Assistant de l'ecole Française d'extreme-Orient
Introduction •
L'histoire du bouddhisme en Annas présente beaucoup plus qu'un interet de curiosité, elle permet de comprendre " la natura du sentiment religieux du peuple annàmite.
Jusqu'â présent, elle a éte peu étudiée les hypothèse avancee par quelques auteurs n'ont pas suffi â dissiper l'ambra épaisse qui enveloppe las problemès. la chronologie présente de grandes lacunes, beaucoup de personnages importants ne nous sont connus que par leur nom .Les premiers chercheurs ont principalement utilisé les textes des Annales impériales qui, on le sait, ne sont que des squelettes d'histoire et sa peuvent servir qu'a vérifier las autres documents Certains auteurs ont consulté des ouvrage chinois, mais las bonnes sources annamites, pourtant essentielles ont été presque entièrement négligées. Nous citerons d'abord les ouvrages géographiques An-nam chí lược de Lệ Tắc (1), Dại Nam Nhất Thống Chí, e1crit sous Tự Đức.
--------------
(1)Cf. P. Pelliot, SA., no 54, BEFEO,IV, 624-625 et H. Maspero, BEFEO.,X, 540-541; BEFEO., XX,72-120.- V. infra,p. 200, la liste des abrevations.
(1848 - 1883) (1)» Ces ge1ographiescontiennent presque toutes sous le titre Tăng-môn ou Tăng-thích
un ou doux chapitres consacres aux bonzes ce1lebres,mais elles ne donnent aucun renseignes ni sur l'ordre de
succession de ses bonzes, ni sur les sectes a auxquelles ils
appartiennent.
En etudiant le Đại Viêt thông sử do Lê quí-Đôn(2) et le Lịch trieu hiến chương loại chído Phan-Huy-Chú-(3), nOUs y avons trouve des chapitres consacrés a la littératureet à la
bibliographie annamites . L'un et l'autre mentionnent
les ouvrages suivants, relatifs au bouddhisme en Annam: Nam tôn phápđồ "Description chronologique de Ia Loi (du Buddha) de le secte du Sud (Annam)"par le bonze Thường Chiếu ,avec une préface de Lương-Thế-Vlnh T(cf. infra p. 251)I Thiền uyển tập anh
"Religieux eminent s Au Jardin du Dhyâna", par un auteur de l'époque des Trần (1225 — 1409), òu i1 est question des religieux sous les T''ang (618 - 906), les Song (960 - 1276) jusqu'aux Trần en passant par les dynasties des Đỉnh (970 - 979)des Lê (entérieurs) (980 - 1008) et desLý
(1009 - 1224) .
(1) Cf. P. Felllot, SA..N° 51» BEFEO., IV-648, H. Maspero , BEFEO,, X544 - 545| L. Aurousseau, BEFEO., XX,IV,83n,1.
(2) Sur est outrage, M.p. Pelllot a donne dans l'lntroduction de la Premìereétuđie sur Ies sources annamites.le note suivante : "(cet ouvrage) concu sur le plan de 1'histoire des Song, devrait comprendre un Nghệ văn chí.Tableau de la littérature •• Malheureusement le Đại Việtthông sửn'existe plus à Huếque par fragments, et dans ces fragments ne ne trouve aucune des monographies... • Nous avons eu la bonne fortune d'avoirretrouvé ce chapitre de la littérature" ( BEFEO. XXX 154) que nous avons utilisé pour Préparer une etude sur Les chapitres bibliographiques de Lê-Quí-Đôn et de Fhan-Huy-Chú. - .
(3) Cf . P. Pelllot, BEFEO., IV 656 - 657.
Phan-Huy-Chú mentionne en outre unNam minh thiền lục ou "Histoire de l'ecole du Dhyana au pay du Sud (Annan)", qui donne unebiographie detaille de bonzesannamites.
A ces ouvrages, restés jusqu'ici Introuvables, noua pouvons, pour notre part, ajouter ceux qui sont conservés à la bibliothèque de l'Ecole Francais d'Extrême-Orient.
ce sont d'abord deux tamtổ thực lục,"Histoire véridique de trois patriarches (annamites)": le premier (cote A...786) est un opuscule préfacé par Chính-Quảng-Điều en la26e année cảnh-hưng(1765) lesecond (A. 2064 ) est un ouvrage avec commentaire, précédé d'un avertissement écrit par Diệu-chạmen la 9eannée thành-thái(1897) les planches xylographiques en sont conservées à la pagode de pháp-vũ, au village deĐồng lại, huyện de Vĩnh-lại(Hải-dương).
C'est ensuite la Ngự chếthiền uyểnthốngyếu kế đăng lục, " Histoire générale des sucessionsde la lumière (Loi de Buddha) du jardin du Dhyana (en Annam) , rédigé par ordre impérial" (Bibl. EF. A. 1782) par le bonze Như-sơn de la pagode de Hồng-phúc(Hanoi)
il Se composede troisfascicules; les planches en sont oonservées a la pagoda deNguyệt-quang,située presde Haiphong.
Enfin, rappelons les ouvrages suivants que l'Ecole francais d'Extrêne-orient a signalés dans un des comptés rendus de son Bulletin (XX, 247) en soulignanti ", Indispensables pour l'étude du taoisme, du confuceisme et plus spécialement du bouddhisme en Annam" :Tam giáo nhấtnguyên thuyết , • Discours sur 1'origine commune
des trois religions (taoïsme, confuceisme, bouddhisme)
A, 1183, par Trinh-Huêavecune préface écrite en la
5e année canh-hung (1744)| Tamgiáo thông khao"Étude générale sur les trois religions-, par An-thiên de la pagoda da Bồ-sơnA 1825fascicules.
Chargé en 1927 d’une mission d’études à Paris par l'école Francaise d’Extrême-Orient, nous avionseuau labonnefortune de trouver, laveillede notre déppart, dans la bibliothèque d'un lettré annamite retiré aux environs de Haiphong, un ouvrage intitulé Thiềnuyển tập anh ngữlục9• Chronique des Religieux éminents du Jardin du Dhyana" C’est une oevre précieuse, très peu connue, qui n’a jamais été traduite ancune langue européenne. Luxueusement imprimée, elle fournit des renseignements nombreux et précis qui confirment ceux qui sont donnés par les annallistes impériaux et par les érudits annamites du XVIIIe et du XIXe siècle. Elle se compose de soixante-douze feuillets de onze lignes à dix-sept caractères et se divise en quatre parties la première ( du feuillet 1-3) contient la préface a une réédition faite en la 11e année vinh-thịnh (1715) et une liste de nome de moines et de laics; la seconde (du feuillet 4à 43) traite d’une secte du Dhyana de 820 à 1221, et de l'histoire de trente—huit religieux/ la troisième (du feuillet 44 è 71 r°| il manque le feuillet 65) d’une secte qui est sans doute également du Dhÿana, de 580 à 1216, et de la vie de vingt-neuf religieux; la dernière (du feullet 71 v°- 72 v°) s’étend de 1069 è 1205 elle donne les noms de dix-neuf religieux.
Noua avons donc en total l’histoire de soixante-sept religieux énminents et les nomes de dix-neuf moines annamites . Le récit s’arrête au commencement du XIIIe siècle. Chose curieuse, il n'est pas ordre chronologique : la seconde partie
va de 820 à1221 et la troisième de580à1216. Mais cette anomalien'est pas sans interet, elle nous permet de tirer une conclusion sur les traits caracteristiques du bouddismeenAnnam et de fixer une date à la fondation de l'e1cole du Dhyana dans ce pays.
Rentredernierement à Hanoi, nuous avonstrouvé à la bibliotheque de l'Ecole française, parmiles nouvellesacquisition du fonds annamite, deux ouvragesqui appartiennent aume6me ordre de document. Ils lui ont e1te ce1des par des marchands ambulants: leur provenance est inconnue.. le premier porte le me6me titre de Thiền uyển tập anh ngữ lục que l'ouvrage cite plus haut. Il contient, outre les trois folios inseres à la fin de la preface apres le folio 3 et la mention de thiền uyển chuyền đăng lục, quyển hạ, "Histoire de la transmission de la Lumiere" (Loi) du Jardin du Dhyana, chapitre (ou volume) second" (1), uen postface sans date ni nom d'auteur, accompagnee d'une liste de noms de donateurs laics pour la publication du livre. Chacune de ces trois folios reproduit au recte le portrait d'une bonze et au verso sa biographie. Le folio 8 contient le portrait de Trúc lâm Điều-ngự thánh tổ, "Patriarche supreme Điều-ngự de la foret des bambous", qui était l'empereur Nhân-tôn (1279-1320) (2), du titre de Đệ nhất Trúc-lâm Tĩnh-huệ-giác-hoàng Điều-ngự thánh tổ, "Premiere patriarche supreme Tĩnh-tuệ-giác-hoàng Điều-ngự de la foret des bambous". Le folio 9 presentent le portrait de Pháp-loa Phổ huệ-tổ-sư, deuxieme partriarche dền Trần; le folio 10, celui du troisieme patriarche, Trạng-nguyên Huyền-quang tôn-giả, Superieur (Arya) Huyền-quang recu premier au concours du doctorat".
---------------------
(1)Cette indication suppose l'exixtence d'une second volume faisant suite à la chronique e1tudiee, qui s'arrete au commencement du XIIIe sie2chel.
(2)Dates du couronnement et de la mort. Nous ne tenons pas compte de leurs dates d'abdication: 1293 pour le premier et 1314 pour le secondLe second ouvrage est Identique àcelui que nous avoué trouvé ầ Halphosg mais il n'a ni préfaceil porte un titre différent et fournit quelques renseignements qui ne figurent pas dan les ouvragés Indiqués plus haut composé de sol- xante-cinq folios de dix lignes àvingtcaractères,
porte au folios 1 la mention suivante: Trùngkhắc Đại Nam thiền uyển chuyền đăng tập lục (quyển thượng, thất thập nhân danh, cựu bản Tiêu-sơn tự)(
(1), Nouvelle éditon du recuell de l'histotre đe le transmissiion de la" Lumiere" (Loi) du Jardin du Bhyana en Annam, chapitre premier,auteurinconnu, faite d'après) les planches de la pagode du village) deTiêu-sơn (2)".àla deuxième ligne du même folio, on lit: Lien-tôn tự đạo-điệp Lâm-tế Phúc-điền Hòa-thượng đính tử,"revisé et édité par le
bonse Phúc-điền, muni d'un eouteau et titulaire d'un brevet royal (3), de la pagode de Liên-tôn(4),de le secte Lâm-tế".le livre se termine parl'indicationde Bồ-sơn môn-nhân pháp danh thanh-hà phụng tả t
I Respectueusement calligraphie par un des disciples de la (pagode) deBồ-sơn (5),du nom religieux de Thanh-hà".
(3) La partie entre parenthèses • ••— se trouve
sur deux lignes audessous du titre: • • 1
(4) Oette pagode porte le nom de Thiện-tâm est située an village de Tiêu-sơn, huyện de Yên-phong, province de Bắc-ninh (V. Ge1ographie de Tự-Đức
bibl.EF. A. 69, Bắc-ninh, f0 28 v0)
(3)"couteau", "brevet", abreviation de et de pagodes, giới-đạo (kiai-tao) est un couteau en forme de croissant que les bonzes portant sur eux pour-tailer leurs vetement (v.che che yao lan ,chap. Song che lio). lan,chap.Song che lio). độ điệp (tô-ti) est un brevet accorde par la cour aux bonzes chefs de pagodes qui ont passe avec succes les examens religieux; ce brevet leur donne droit à des exemptions d'impot. Il fut cree sous les T'ang en la 6e annee t'ien-pao (747; v. T'ang houei yao, k. 49, f0 5). En annam, par un de1cret royal de la 11 annee minh-mạng (1830); des brevets et des couteaux furent accordes aux cinquante-trois bonzes qui avaient passe avec succes le concours des riligieux au Ministere des rites.Tellessont, sommairement de1crites, les trois éditions
de la Chronique Ass religieux annamites". Apart quelques variantes insignifiantes,elles donnent au fond le mêmetext A chaque édition furent ajoutées de nouvelles notes et indications avec de nouvelles altérations do oaracteres.
Ces faibles lueurs ne nous éclaircissent pas sur les origines de la chronique. Par qui et quand fut-ells composée? Est-ce à l'oeuvre seule qu'il faut en demender le secret? A part la date de 1715et une liste de nọms, placées àla fin de la préface de la nouvelle édition ni le nom de 1'auteur, ni la date de rédaction sont donnes. Demandons-les aux notes bibliographiques da Le-QuI-DÔn et de Phan-Huy-Chú,citées plus haut. Ces deux auteurs ont fourni des indications assez précisés pour qu'il soit possible do répondre, au soins approximativement, a cette double question. 'Le Thiền uyển tập anh, dit Lê-Quí-Đôncomprend un opuscule écrit par un auteur des Trần" LeThiền uyển tập, dit à son tour Phan-HUy- Chú, comportesix fascicules , il a éteécrit par un auteur des Trần.
Ainsi, notre texte dont le titre complet est Thuyềnuyển tập anh ngữ-lục, a e1tere1dige sous les Trầnet connu sous deux titres abre1ges Thiền uyển tập anh et Thiền uyển tập. Aucune des datesciteesdans la Chronique n'est, en'ef- fet,inférieur àcelle des Trần: le maître du dhyẵna Y-sơn, dernier de la secte de vInitarucin mourut sa 1213, le maître du dhyana Hiện-quang, dernier de la secte de Vô-ngônThõng, nourut en 1221, et lasecte de Thảo-đườngfinit avec l'empereurCao-tôn desLý, qui mourit en 1205 L'auteur devait
----------------------------
(v.Đại Nam hội điển sự lệ, K. 123, f0 9 v0. cette expression permet de supposer que le bonze Phúc-điền ve1cut dans les environs de l'annee 1830.
(4)Ancien nom de la pagode de Liên-phái, situee au village de Bạch-mai, huyện de Hoàn-Long, province de Hà-đông, construite sous les Lê et re1paree en l'an Bính-ngọ de la pe1riode bảo-thái, 1726, et en la 12e annee Tự-Đức, 1859 (d'apres une stele datee de cette derniere annee).
(5)Cette pagode est situee au village de Bồ-sơn huyện Tiên-du, province de Bắc-ninh (v. Ge1ographie de Tự-Đức, Bắc-ninh, 10 30 v0)
donc etre contemporain de ces moines.D'ailleurs son ouvragecontient assez de donnees positives pour nous permetre d'assigner une date plus precise à sa re1daction. le maitre Thông-sư, dit-il, "mourut en la 4e annee mậu-tí de la periode kiến-trung de la grande dynasty re1gnante"...). Or, kiến-trung est le premier nom de periode du re2gne de Thái-tôn (1225-1251), fondateur de la dynasty des Trần, et la 4e annee kiến-trung correspondant à 1228. L'auteur vivait donc sous les Trần, dans la 1ere moitie61 du XIII siecle. Un passage de la notice qu'il a donnee du maitre du royaume Khuông-việt (f0 9, col.1) rapporte en ces termes une ambassade chinoise envoyee en annam en 967 et dirigee par Jouen Kia (Nguyễn-Giác): "En la 7e annee thiên-phúc (967), quand vint Nguyễn-Giác), ambassadeur des Song, le maitre de la Loi Đỗ-thuận avait deja une reputation bien eta blie...". Le nom de l'ambassadeur chinoise est ecrit dans le CM. (q.I, F0 21) sous la forme de Li Kia (Lý-Giác): "En la 2e annee thiên-phúc (962) de bính-tuất, dit-il, la cour des Song envoya Li Jo-thhouo
(Lý-Nhược-chuyết) et Li-Kia (Lý-Giác) en ambassade et leur confia une lettre imperiale decernant au roi d'Annam le titre de Gouverneur d'Annam...". Il y a, on le voit, identite1 entre le fait historique mentionne par le CM, et celui qui est cite dans notre texte. Seul le nom de l'ambassadeur varie. S'agirait-il de deux personnages differents? D'apres le CM. (q. 6, f0 12), "en la 1ere annee thân-ứng-chính- bình, sous le re2gne de Thái-tôn des Trần (1232), 6e mois, un ordre de la cour interdit dans tout le pays l'emploi du nom du pe2re de l'empereur". Le commentaire qui accompagne ce passage ajoute que le pere de Thái-Tôn s'appelant Lý, ordre fut donnee à tous ceux qui portaient le nom de famille Lý, de le changer en Nguyễn (1). Il y a tout
--------------------
(1) Au sujet du changement du nom de famille Lý en Nguyễn par ordre imperial, l"Annam chí lược s'est exprime d'une facon different: "Apres l'avenement des Trần, dit-il,c'est -à-dire apres 1225, tous les membres de la famille des Lý et ceux du peuple qui portaient le mêm nom recurent l'order de prendre à la place la nom de Nguyễn, afin de detruire les esperances du peuple " (An- nam chí lược, traduction Sain-lieude croire quel’auteur de notre teste obéit àcet ordreet écrivit Nguyên-Giác, au lieu de Lý-Giác. Ses ouvragesa doncrédigé sous les Irần apres 1232, date de l'interdiction. Une phrase de la fin de le biographie de Vô-Ngôn-Thông, fondateur de la secte du meme nom, apporte à cet égard un peu plus de précision. Jusqu'ànos joursdit-elle, en l’an đinh sữude la période Khai-hựu•••••'soit en l’an 1337 de l'ere
chrétienne. 1337 peut donc etre considerée comme la date de rédaction de la chronique des Religieux éminents du Jardin du Dhyâna*
L’ouvrage est un des plus anciens documents historiques annamites retrouvés jusqu’ici. Les exemplaires que nous en possédons n'appartiennent pas a l’édition princeps: ils sont de le réédition de 1715, d’après la préfaee que nous reproduisons in extenso:
Quelsensa—t-on voulu donner an titre de cet ouvrage? Parmi les religieux , choisir les éminent ". Pourquoi?! Les disciples du bouddhisme sont nombreux, rares sont ceux qui en comprennent l’esprit profond. Comme un phénix parmi les oiseaux, une orchidée parmi l’ivraie, si l'on n’est pas doué d'une intelligence brillante et parfaite, d'une vus pénétrants et étendue, il n'est guère possible d'arriver a la Connaissance parfaite; on ne peut servir d'exemples aux générations futures et devenir le guide de ceux qui étudient la religion et être semblable a la manche ou au collet d'habit qui, uns fois soulevé, entraîne l'habit entier (1)
(1) L'expression " (Conduire quelqu’un) par le
collet et la manche d’habit", tire son origine de la phrase"guidedes trois provinces, limitées par
le fleuve Jaune" du elle est employée pour désigner; un homme éminent.Parmi les religieux du jardin du Dhyana, peu nombreux sont les homme vraiment supérieurs ; nous choisirons les plus remarquables ceux dont la vertu c'est imposée et nous en dirons l'histoire. Elle servira de modele aux religieux bouddhistes. O'est pourquoi, nous avons pris 1'expressions Tậpanh " Recueil des Eminents" comme titre.
Dans les temps reculés, le Bouddha Uy-âm (Bhismagarjitasvararaja ) fut le premier adepte connu de la pratique du Dhyana il se retira du monde pour se livrer a la méditation En ce temps-là, les hommes étaient encore simples etsinceres;les textes sacrés n'existaient pas, une propagande religieuse s'imposait moins qu'elle ne s'est imposé dans la suit pour la suit pour la conversion des hommes encore simples et honnêtes. Plus tard, sortant de leur état primitif, ils connurent Iss passions, ils adorèrent Iss divinités démoniaques à la place du Buddha, ils multiplièrent leurs mauvaises actions et commirent des actes impudiques. Aveuglés par les pensées mauvaises, ils commirent des crimes abominable; grâce à la " Barque bienfaisants, l'humanité sortit de est abîme.
Voici pourquoi le Buddha Çâkyamuni apparut en qualité du Saha (figure du monde de résignation et de grands patience ; FH.,p.1716). iL convertit la multitude des vivants par la foces de ses pensées religieuses et l'enseignement de sa Loi. Il prêcha sa doctrine pendant neuf kiep (kalpa); le noyau de son esprit étant parfait, il obtint ce résultat: le bouddhisme se propagea, ses disciples se multiplièrent pour former la secte du Bhyana, ainsi souffla un vent qui rafraîchit les " six étapes" (1) du cycle - uns neige bienfaisante tomba en abondance sur les " trois milieux brûlants" (2).Dès 1ors se forma la communauté d'ou
-----------------------
(1) "Six chemins"designe les six etapes du cycle du monde invisible, par ou les vivants doivent passer. Ce sont les chemins: 10 "des enfers", 20 "les fantomes affames ", 30 :"des animaux domestiques"; 40 "d'esasura
- il -
sortirent des buddhas et leux* adeptes.
La bouddhisme répandu dans presque tout notre paye Đại Việt(Annam) le glatifla des bienfaits de sa Loi. Nombreux furent ceux qui abandonnement le monde, se firent raser les cheveux atteignirent à la Connaissance et comprirent le Neant. Certains d 'entre eux possédaient une intelligence brillante comme le soleil, semblable au miroir pure comme la glace| ils secouraient le pays sauvaient le peuple relevaient ceux qui tombaient repêchaient Ies noyé: les uns atteignirent dès leur Jeunesse à la Connaissant ce et plantèrent leur bâton orné dcétain (khakhara) (1) suivant l'exemple de Đạt-ma (Bodhidharma) ; les autres entres en religion assez tard, a l'age mûr, avec le secours du Buddha, pénétrèrent le mystère de Đồ-chúng(Buddacinga) (2)f la vertu de quelquesuns apprivoisait les oiseaux qui se perchaient sur la porte du monastère pour écouter les prières. Les bienfaits de oes religieux s'étendaient Jusqu'aux] sauvages qui pénétraient dans la cuisine pour préparer les repas des moines. Oes manifestations prouvaient la charité et la pureté de ces bonzes , vertus aoquises par leurs méditations. Quelle merveille d'être admiré ainsi par les veux de tous les êtres vivants (3)Ils furent vraiment les Eminents du "Jardin bouddhique "
50 "des humains", 60 "du paradis" (FH.,652)
(2)10 "milleu du feu" les enfers ; 20"millieu du sang": les animaux qui s'entre-de1vorent; 30 "millieu des armes"; les hommes se font la guerre.
----------------
(1)Ba6ton dont l'extremite superieur, ornee d'etain, porte un certain nombre d'anneaux de meme metal. A l'origine les riligieux mendiants s'en servaient pour frapper aux portes (Waters,Essays on the chinese langage, p. 452).
(2) Religieux indien venu à Lo-yang en la 4e annnee yong-kia de Houai-ti des Tsin (310).
(3) "Quatre yeux" tire son origine de l'expression "Voir par les yeux de tout le peuple" du chap du Chou King.