Les Aspects Économiques Du Bouddhisme
Volume XXXIX
Dans
La Societe Chinoise du V au X Siecle
Par
Jacques Gernet
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES
Introduction
Nombre des lieux de culte et des moines.
Petit nombre des grands monastères et très grand nombre des petite lieux de culte. Tableau synoptique des chiffres fournis par les differentes sources : nombre des monastères et des religieux du v au siècle.
Constance relative du nombre des grands et des petits lieux de culte pendant cette pérlode. Deux epoques de développement- des constructions bouddhlques: à la fin du siècle et dans le premier tiers du d’une part, dans la deuxlème moitié du siècle et les premieres années du d’autre part
Population des monastères proprement dits et des petits lieux de culte. Critique des recensements. Très grand nombre des personnes vivant du métier de religleux : près d’un pour cent de la population totale à toutes les époques
Effets genéraux du mouvement religirux sur ưeconomic chinoise.
Developpement, aux dépens de la production agricole, des activités de luxe en rapport avec la construction et Pòmementation des lieux
de culte. Luxe et coồt des edifices bouddhiques
Rarefaction des métaux précieux et du culvre servant à la fonte des sapèques. Grandes reserves monétaires des monastères, grandes quantités de métal employees à la fabrication des statues. Commerce des statuettes bouddhlques à repoque des T’ang
Le Fiicalite
Regime fiscal des religieux.
lmmunite dont béneficient les religieux. Allusion des textes à cer- taines formes d’impositlon à repoque des Tcheou (557-580). Tentatives repétées mais inopérantes pour soumettre les moines à un regime fiscal moms prejudiciable au trésor public. Taxes imposees aux religieux à repoque des Song
Estimations sur le cout de I’entretien des communautés officielles à repoque des T’ang. Aggravation du deficit de 1’Etat pendant cette époque. Les « faux moines » depuis le ve siècle jusque sous les T’ang : religieux non enreglstres, laics « entrés en religion », paysans-moines, moines prrvés des grandes families, groupes privés de disciples
Regime fiscal des biens des communautes.
Opposition entre lieux de culte pourvus d’un nom officiel et lieux de culte non reconnus par le pouvoir imperial. Diversité du regime fiscal auquel sont soumis les biens des communautés selon leur ori- gine et leur nature
Formes indừectes d’imposition.
Ventes de titres de la hiérarchle monacale instituees par le pouvoir laic à la fin des Wei du Nord. Trafics auxquels se livrent les princesses impériales au début du viiie siècle : ordinations de faveur. Les eertificats d’ordination et leur vente officielle à partir de la rebellion de Ngan Lou-chan (756). Les grands fonctionnaires provinciaux profitent de l’affaiblissement du pouvoir central après la rébelllon pour détourner le système à leur profit. Indications, sur les ventes officielles et le commerce privé des certificats d’ordination à 1’epoque des Song
L’Héritage Indiev
Influence des prescriptions disciplinaires indiennes
sur Veconomic des communautés chinoises
Les biens consacres.
La notion de « biens permanents », biens inaliénables et communs à la communaute bouddhique dans son ensemble. Biens dont la possession est admise de la part de la communauté mais interdite aux religieux, d’apres les traites de discipline indiens. Caractère sacre des blens appartenant aux communautés en Chine
Droit successoral des moihes‘. chinois.
Evolution du droit monacal indiến provoquée par le développe- ment des activates cultuelles et par l’enrichissement des communautés. Le príncipe de la gestlon directe de leurs propres biens par
les rellgleux finit par prévalolr
Sortis de leur famiile, lea moines chinois n’ont pas droit à la possession du sol. Ce ne sont pas de grands propríétaires fonciers. Documents relatifs au droit successoral des moines chinois
Une institution monacale quiest maintenue et qui a eu, en Chine, un developpement important : la vente aux enchères des vêtements
des rellgleux décédés et celie des tissus reọus en offrandes
Les moines chinois, en raison de leur position dans la soelété et de l*oríentatlon générale de 1’économie monacaie, sont incites à se tourner vers la possession de blens de caractère commercial et vers
les activites mercantlles
Introduction
La colonisation bouddhique.
Les « Families du Sanigha », colonies agricoles dont la gestion est confiee par 1’État & 1’Égllse bouddhique, dans la Chine du Nord, à la fin du ve siècle. Double objet des prêts agricoies des « Bureaux du Saingha » : régulariser le marché des céréales et procurer des revenus à 1’Église houddhique. Détournement à leur profit de I’institution par les admlnistrateurs monacaux. Les Families du Samgha » deviennent des serfs de monastères au début du vie siècle
A Touen-houang, aux ixe et xe siècles, classe de serfs attaches hérédltalrement aux monastères ct sous traits à la juridiction des
pouvoirs laĩcs. Ils sont repartis en groupes de culture et maintenus dans une étroite dependance économique par des monastères qui
disposent d’importants stocks de céréales
Droit de percevoứ les impôts délégué par le pouvoir imperial à certaines communautés. Ce droit porte, non pas sur la terre, mais sur les cultivateurs. Recherche de la protection des monastères ou des moines par les paysans qui fournissent en échange une partie de leur récolte. Ces paỵsans, plus ou moins intégrés à 1’Eglise bouddhlque,
tendent à echapper au contrôle des pouvoirs laĩcs
La formation d’une proprlete oncière.
Noyau primitif de la propriété terrienne des monastères : il est íormé, non par des champs de grande culture déjà aménagés, mais par des terres qui, du point de vue juridique, constituent une classe parti- culière de biens-fonds : jar dins, vergers, terres de montagne et de col- line. Accrosement de la superficie de ces terres possédées en propre soit par des defrichements, soit par des achats, soit par des dons de 1’État ou des propriétaires de domaines privés
Grande proportion de terrains vagues qui servent au pacage. Éle- vage pratique surtout par les monastères du Chensi et dù Kansou… Lea esciaves et leurs conditions de travail dans les monastères…
ưempiètement sur les terres paysannes.
Vaste transformation sociale et economique qui se produit au VIII* siècle. EUe amine la desertion de leurs terres par les paysans. Généralisation du système du fermage. Les monastères profitent du bouleversement social pour étendre leurs droits sur les terres paysannes. Certains moines, en prètant à intérêt, dépossèdent les paysans. Les communautés profitent de renrichissement de leurs membres
Importance de la superíìcie des terres de montagne et de colline par rapport aux terres de grande culture. Les bonnes terres des monas- tères, au IX* siècle, sont relativement peu etendues. Les revenus des terres n’ont pas été la principale source de richesse des communautés bouddhiques en Chine
INSTALLATIONS l\DUSTRIKLLLS
Moulins et pressoirs.
Le fermage des moulins hydraullques et des pressoirs à huile, principale source de revenus des monastères, à Touen-houang. Ces installations, très coũteuses, sont louées à des families de serfs moyen- nant la livraison d’une part des produits -de la mouture ou du pres- surage ou moyennant la fourniture d’une taxe annuelie invariable. Monopole de la farine et des sous-produits de la mouture, de rhulle et des tourteaux détenu à Touen-houang par les monastères
CoMMKữCR KT ƯSURH Precedenls indiens.
Condemnation categorique des activites mercantlles et usuralres dans le bouddhisme primitif. Place de plus en plus large qui leur est faite dans certalnes sectes. Les tidèles introdulsent des pratiques du monde laic dans les communautés religieuses
Activitês cornmercialcs des communautés chinoises.
Boutiques de marché dès le V* siècle. Fonds spéciaux destinés aux prêts à interêts : ces fondations et la pratique du prêt sur gages, attestée dès la fin du V* siècle, sont d’origine indienne. Deux classes d’emprunteurs: laics dea hạutes classes et paysans. Les besolns different d’une classẹ à rautre, mals aussi Ịes types .de-.prêt. Prèts ạ long terme de monnale et de tlssus. Prêts en grains! pọiâr Pạnụée ạgricole aux cultivate urs
Prềts consentis par les religieux.
Emprunts et prets des moines pour le compte de leur communauté.
Prêts prives des reiigleux : les moines disposent de tlssus et, en particulier, de tolle reọue en partage au moment des ventes aux enchères.
Pression économique que les molnes riches font peser sur la paysannerie
Appeĩdice
Lea rapports de gestion des monastères de Touen-houang. Ils conferment 1’importance des revenus d’origine profane : les offrandes ne constituent qu’un appoint. Prlx et mesures
. Le circuit des dons.
Introduction.
Absence d’opposition entre les revenus de caractère profane et les offrandes: ỈỈS ont tous pour objet d’assurer le culte et lTentretien des religieux. D’autre part, ies activités pieuses sont des activltés rétrlbuées; les moines sont des spécialistes
Diversité des offrandes.
Les offrandes dans les documents de Touen-houang. Foncdons diverses assurees par les monastères : organisation des fetes, cérémo- nies officieUes, services privés en faveur des morts. Inegalité du traitement dont ont bénehcie les lieux de culte
Les Trésors inépuisables.
Collecte des offrandes dans la Chine du Nord, dans la deuxième moltlé du VII6 siècle, par la secte du Troisième degrc. Les offrandes sont centralisees à Tch’ang-ngan dans une « cour du Trésor inépuisable ». La doctrine de la secte met 1’accent sur ies ceuvres charltables et les oeuvres cuituelles et préconise une redistribution lnlnterrompue des offrandes. Offrandes versées sous la forme d’une contribution joumallère très modeste par les gens du peuple, et par charretees de monnaie, de tissue et de métaux précieux, au début de 1’année nou- velle, par les gens des hautes classes
Activités charitables.
Tiripnrtanr.fi de la notion de circuit et de redistribution des offrandes lllustrée par les Trésors inépuisables. Collaboration des rebgieux et des laĩcs aux mêmes oeuvres pieuses. Dons faits par les religieux et les communautés en faveur des lalcs pauvres et malades. Hôpitaux Hébergement gratuit des hdèles dans les monastères
Insuffisance des données économlques : le développement écono- mique est llé au développement d’un mouvement reiigieux
Économique Et Religieux
Introduction.
Deux périodes de foi intense : dies correspondent à un développement très accentué des activltés pleuses et des constructions bouddhiques
Caractères originaux de la foi bouddhique en Chine.
Rlvallté dans les dépenses. Analyse des fetes : contlnuités. Deux aspects caractéristiques du mouvement bouddhique en Chine : importance attachée à I’omementation d’une part, et au dori d’autre part. Les dons extremes, substltut d’un sacrifice de la personne. Analogic entre le rachat des péchés et la llbération des dettes.
Lu Milieux populàikks
La formation des groupements cultuels.
Orientations diổlérentes du mouvement bouddhlque selon les milieux soclaux. Importance des pouvoừs sumaturels dans le peuple; exploitation des arts maglques; succès des moines thaumaturges. Le prestige rellgieux des molnes provoque la formation de groupements cultuels. Le banquet, acte religieux par excellence
Associations organisées.
Très grand nombre dissociations cultuelles organisées depuls la fin du slècle jusqu’aux ixe et xe siècles. Analogie de ces groupe- ments avec les associations paysannes chinoises en vue des sacrifices au dieu du sol. Liens dfamitlé et entraide dans les grandes occasions de la vie familiale. Traits essentlels des associations: repas en commun, contributions, statut. Leur collaboration à la vie bouddhlque de leur quartier; leurs relations étroltes avec les moines et les monastères…
Les Riciies rihki.ES Comportements traditionnels.
Opposition entre tradition chlnolse. rationalists et mouvement boud- dhlque. Prodlgalité et goút du fastouí rêlèvent d’une tradition « aristocrat i que ». Enterrements somptuàires et lieux de culte privés.
ASPECTS ÉC0N0M1ỌUES Dư BOUDDHÍSME
Relations intimes des parents de 1’empereur et des femmes du gynécée
avec les moines et les nonnes
Incidences politiques.
Les moines agents de propagande : arts magiques et prophéties.
Menées subversives. Communauté d’intérêts entre molnes et riches fideles. Utilisation du bouddhlsme à des fins démagogiques. Relations entre bouddhisme populalre et cultes prlvés des hautes classes.
Lbs Dirlgbants
La position des rationalistes.
Volonte des dirigeants d’orienter le mouvement rellgleux au profit du pouvoir légitime. Hostillté au luxe des oeuvres pieuses, accent mis sur les aspects moraux de la doctrine et sur les elements qul s’accordent avec la tradition chinolse officielle. Les activités charltables sont encouragées
Pragmatisme religieux.
Moines ct lleux de culte incarnent des forces rellgieuses dont le concours peut être utile à 1’empire. Sl les considerations économlques ont joué contre le mouvement bouddhique, les consldératlons religieuses ont joué en sa faveur
Contradictions internes du uouvembnt BOUDDUIOL’B BN CuiNB
Liaison lntime du mouvement de ferveur rellgleuse et du mouve- ment économlque. A partir du Tin siècle, la recherche du profit tend à devenir une fin en soi. Cupldité des milieux pro-bouddhistes des hautes classes, corruption des moines les plus influents: pillage des biens consacrés. Isolement des classes sociales provoque par 1’appauvris- sement de la paysannerie et la rulne des anciens systemes’de relations.
formes dégénérées
Bibliographie.
Sources historiques et recueils d’inscriptions
Ouvrages sur rhistoửe du bouddhlsme et traltés de discipline monacale
Travaux
Index cếnếral
Index des tehmes chinois
Planches IàX
iKPRiMBniB Nationalk.
Le bouddhisme, dans ces conditions, ne se maintlendra que sous des